Critique : PARADIS PARIS
- Melissandre MONATUS
- 8 juil. 2024
- 3 min de lecture
Rédigé par Mélissandre MONATUS

Réalisé par Marjane Satrapi, acclamée pour son extraordinaire film d'animation "Persepolis", "Paradis Paris" est sorti dans certaines salles parisiennes le mois dernier. Le film, qui explore le thème de la mort, bénéficie d'une distribution impressionnante comprenant Monica Bellucci, Ben Aldridge, André Dussollier, Roschdy Zem, Eduardo Noriega, Rossy de Palma et Alex Lutz, entre autres. L'histoire se déroule dans un cadre exclusivement parisien.
Le thème de la mort est intimement lié aux récits distincts de plusieurs personnages, chacun étant présenté d'un point de vue unique. Du comique au tragique, de l’innocent au criminel on passe par des très émotions diverses. Le fim nous fait voyager aussi du côté linguistique. On passe du français à l’italien, de l’espagnol à l’anglais, mais encore plus étonnant, c’esu aussi la lanngue créole qui est mise en avant.
La mort La mort d’une jeune adolescente par tentatives de suicide multiples qui se transforment en une ultime tentative désespérée de s'accrocher à la vie lorsque confrontée à une réelle menace de mort imminente.
La mort prémonitoire d'une star de l'Opéra, autrefois adulée, qui prend conscience de son oubli par beaucoup alors que sa carrière est en déclin.
Le défi à la mort d'une femme asthmatique sévère, dont les vices sont en contradiction avec sa maladie, qui comme un provocation, fume comme un pompier.
La mort prématurée qui frappe un jeune couple, alors que tout est à écrire.
La mort due à la vieillesse ou à la maladie que l'on apprend à accepter après une vie bien remplie due à la vieillesse ou à la maladie ; celle d’un présentateur télé (ici la réalisatrice rend hommage à Pierre Bellemard),
La mort frôlée d’un jeune homme à travers un accident de la route qui par contraste à un père dont le métier est de les provoquer et les subir, celui de cascadeur.
La mort vivante, celle de parents qui n'ont rien à faire ensemble et acceptent un quotidien où ils ne se sentent pas à leur place, rappel brutal que leur âme ne vibre plus avec la vie mondaine dictée par la société.
Et puis enfin, il y a la mort inattendue, celle du célèbre Molière, qui prend un talentueux chef d’orchestre dans la fleur de l'âge, au sommet de notre vie ou de notre carrière.
Le créole
Le film surprend également par une autre de ses facettes, et ce n’est pas seulement celle des différents arts qu’il met en avant (qui mériterait d'ailleurs quelques lignes à elle seule, puisqu’on passe de l’Opéra à la grande musique classique, au dessin manga et à la danse), mais celle de la diversité ethnique et linguistique propre à la vie parisienne.
La réalisatrice a choisi pour le rôle de Badou l’acteur Gwendal Marimoutou, d’origine martiniquaise, plus connu en tant que chanteur grâce à ses participations à des émissions télévisées comme La France a un incroyable talent (2009), The Voice la plus belle voix (2014) et le spectacle Résiste (2016), ainsi que pour quelques rôles au cinéma.
Dans ce film, il incarne un jeune homme noir et gay, solaire, haut en couleurs, portant une afro (sa coupe habituelle dans la vraie vie), très serviable (peut-être même au-delà de sa mission de maquilleur artiste) et qui tombe amoureux d’un acteur cascadeur. Bien que je trouve son personnage extrêmement cliché pour différentes raisons, notamment le prénom qui ne me semble absolument pas adapté aux origines mises en avant par son personnage, et les scènes en créole un peu surjouées, je salue toutefois le choix de la réalisatrice de mettre en lumière ses origines antillaises et une part d’intimité du personnage à travers la langue créole et quelques scènes de vie.En exemple, Badou rend visite à son amie, qu’il tresse et avec qui il échange sur ses amourset son nouveau travail. Cela ajoute un peu de profondeur au rôle très léger de Badou.L’actrice afro-créole qui joue à ses côtés n’est malheureusement nommée absolument nulle part sur le web.
Enfin, on regrette que le site web Allociné n’ait pas pris la peine d’afficher la photo de Gwendal Marimoutou, ni celle de la jeune actrice Charline Balu-Emane, qui tient pourtant un des rôles principaux et reste bien citée dans le casting.

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